Mis à jour le 31 mars 2018
Course Camarguaise à Graveson
C’est au XIXe siècle qu’apparaissent les premiers jeux taurins organisés et rapidement assimilés à la course camarguaise. Ils se déroulaient dans des « plans », arènes constituées de charrettes. Au fil du temps, le taureau commence à porter des attributs.
À cette période les manadiers comprennent qu’ils peuvent tirer parti de ces courses, en améliorant la race des taureaux, qui sont déjà très combatifs. Cette course était appelée « course libre ».
Un date importante dans l’ histoire de la Course Camarguaise : le 27 février 1966 et le congrès qui se déroula à Paluds-de-Noves (Bouches-du-Rhône). Il adopta la mise en place du projet Vignon : la course à la cocarde avait son premier règlement (La Charte de la course à la cocarde*). Avec lui, l’appellation « Course libre », même si elle a continué longtemps d’être utilisée, devient caduque et devient « Course à la cocarde ».
En 1975, la Fédération Française de la Course Camarguaise est créée sous la loi des associations de 1901.
Le 10 octobre 1975 la Fédération Française de la Course Camarguaise (F.F.C.C.) est agréée par le Ministère. La course camarguaise est reconnue comme sport par le Secrétariat d’État à la jeunesse et aux sports. La « Course à la cocarde » devient définitivement la « Course camarguaise ».
Le principe
Une centaine d’arènes fixes proposent un programme sportif dans les départements de l’Hérault, du Gard, des Bouches-du-Rhône et de Vaucluse. Un petit millier de compétitions ont lieu chaque année, tous niveaux confondus.
Les attributs
Les attributs sont les éléments clef de la course camarguaise. En effet sans eux, il n’y aurait pas de jeu. Il y a trois attributs, ils vont être décrits dans l’ordre où les raseteurs doivent les enlever dans la course.
* La cocarde, contrairement à ce qu’indique son nom, est un ruban rouge d’une dimension de cinq à sept centimètres de longueur et de un centimètre de largeur. La cocarde se trouve attachée sur une ficelle sur le haut de front du taureau et au centre.
* Le gland est en fait un pompon de laine blanche. Il y en a deux car accrochés par la ficelle à la base de chaque corne.
* La ficelle qui est le dernier attribut à enlever est en fait enroulée autour de la corne avec un nombre de tours variable et déterminé par le classement du taureau.
Avant la course
L’« abrivado » précède la course, c’est l’arrivée dans les arènes des taureaux en provenance des prés, accompagnés à cheval par les gardians de la manade. Leur retour aux prés après la course dans les mêmes conditions est appelée la « bandido ». Le but des gardians, chevaux et taureaux est de rester groupés « emmaillés », le but des gens dans la rue (« attrapaïres ») est de détourner les taureaux et défaire leur bel ordre de marche.
C’était ainsi jusqu’aux alentours des années 70. Depuis, quel que soit le prestige dû au rang des différents taureaux, ils sont conduits en camion : ce sont des stars, leurs noms sur les affiches, sont écrits bien plus grand que ceux des raseteurs invités. Récemment, une exposition a été consacrée au cocardier Goya, surnommé le « Seigneur de Provence », dans la ville de Beaucaire. Exemple du prestige et de l’admiration que les afeciouna portent au taureau.
Puis dans le toril, les gardians fixent les attributs du taureau.
Contrairement à ce qui se passe dans la corrida, pas question ici de maltraiter physiquement le taureau qui est une star, au même titre que les raseteurs. Néanmoins, si jamais l’animal est blessé à cause d’un coup de crochet mal ajusté du raseteur ou d’une mauvaise réception dans un coup de barrière, les raseteurs font signe à la présidence qui ordonne la suspension de toute action; le manadier vient alors en contre-piste pour juger de la blessure de son animal, et décider s’il poursuit la course ou non.
Il est d’ailleurs courant d’entendre un « Carmen » (extrait de l’opéra de Bizet) lors d’un acte de bravoure d’un homme ou du taureau.
Le club taurin « Lou Biou Gravesonen » vous propose tout au long de l’année:
– courses et trophée de l’Avenir
– courses de tau neufs
– courses de chastres neufs
– courses de vaches cocardières
La course
* L’èr di biòu est une sonnerie de trompette qui annonce l’arrivée du taureau dans l’arène. Les raseteurs attendent la seconde sonnerie (qui intervient à la fin de la première minute laissée au cocardier pour s’habituer à l’arène) pour procéder à l’« attaque » (ils peuvent commencer à raseter).
Les raseteurs défient le taureau afin d’aller chercher sur ses cornes des attributs à l’aide d’un crochet. Ces attributs ont deux valeurs :
* l’une sous forme de points permettant de déterminer le meilleur des raseteurs dans les différents championnats (trophées) de chaque catégorie (équivalent aux divisions dans le football) : trophée de l’Avenir, trophée des Raseteurs, trophée des As (la plus haute).
* l’autre pécuniaire, sous forme de primes. La valeur de l’attribut augmentent au fil du temps, par des « mises » sponsorisées par le public et annoncées au micro pour inciter les raseteurs à « travailler ».
Le raset
Un raset se déroule en quatre temps:
* Le tourneur, qui le plus souvent est un ancien raseteur, , par des gestes et par la voix, attire l’attention du cocardier pour le placer dans le bon sens.
* Le raseteur s’élance en espérant que le cocardier le suive.
* Si le cocardier l’a suivi, alors les deux se croisent, il s’agit du raset, le raseteur tend son crochet et essaie de retirer un attribut (la cocarde d’abord, puis les glands, et enfin, la 1ère et la 2ème ficelle).
* Fuite de l’homme au-dessus des barrières. Le bon cocardier le poursuit jusqu’à taper contre l’obstacle : c’est le coup de barrière, salué par la musique de CARMEN.
Le taureau reste au maximum 15 minutes en piste. Une 3ème sonnerie indique le retour du taureau au Toril dès qu’il a été dépouillé ou non de tous ses attributs ou dès qu’il a couru « son quart d’heure ».
Si le taureau refuse de rentrer au toril : on fait sortir le simbeù (taureau conducteur de la manade avec une cloche au cou), en général le cocardier le rejoint et rentre aussitôt avec lui. Si le taureau ne suit pas le simbeù, un gardian vient le menacer avec le fer (le trident).
Après la course
Après la course, le taureau regagne ses prés et ses congénères, physiquement intact. A la fin de la course se déroule la Bandido, qui est une Abrivado dans le sens inverse, les taureaux rentrent aux près.
Le cocardier
Le taureau est appelé « le cocardier » car c’est lui qui porte la cocarde.
Il s’agit ici de taureaux camarguais (les « Camargue » ou « raço di biòu »), par opposition aux taureaux espagnols. Le taureau camarguais est plus petit (entre 300 et 450kg pour les mâles), plus nerveux et plus rapide que son cousin espagnol et ses cornes sont en forme de lyre.
Les habits
Les raseteurs, comme les tourneurs, doivent porter une tenue blanche. Si leur tenue présente une inscription publicitaire, elle ne peut dépasser 10 cm².
Le crochet
Le crochet doit comporter quatre branches de 8 cm de longueur, dotées chacune de quatre dents qui doivent, notamment la dent supérieure, être incurvées vers l’intérieur. Une barrette transversale est permise à condition qu’elle soit dépourvue de dents.